Istanbul Aimé ou Détesté, tu Fais Parler de Toi

Istanbul, tu es partout, je peux te sentir omniprésente dans cette atmosphère étrange qui flotte depuis peu dans la métropole. Je t’aperçois sur quelques- uns d’entre nous, t’affichant à travers des objets ostentatoires; mystique pour certain, devenu signe de révolte pour d’autre !

Istanbul

Quelques femmes s’emmitouflent d’un long tissu sombre donnant l’impression qu’elles se déplacent sans toucher terre; d’un accoutrement fluide ne laissant apercevoir que leur profond regard qui en dit long sur le message qu’elles veulent véhiculer en ton nom .

Tu te faufile dans les écoles de la nation, dans lesquelles ta voix est entendue par des milliers d’étudiants, transmise par des hommes qui se sont auto déclaré être tes représentants; toutefois très peu écouté par les nouvelles générations qui semblent avoir plus d’intérêt pour les copinages et la récréation que pour le prêche.

Comme un médicament que l’on ingurgite journalièrement cinq fois par jour, hommes et femmes ne vivent qu’à travers toi; addict ils s’infligent de multiples rites pour te remercier d’exister, se sentent éperdument démuni sans toi; buvant tes paroles, ils ne jurent que par tes dire, tout est tracé pour eux, ils n’ont qu’à suivre; tu es leur mentor !

Pour les malheureux, les mal en point, tu es un refuge bien douillet, une épaule invisible sur laquelle ils peuvent se reposer, une échelle de secours pour ne pas sombrer; tu les accompagne partout où ils vont, telle leur ombre dont ils ne peuvent plus se détacher.

Ils peuvent te parler sans crainte, te confier tous leurs maux sans même débourser un kopek, tu es pour ses fidèles comme antidépresseur pour un déprimé, un thérapeute pour les plus écorchés. Istanbul, tu les écoutes sans broncher, avalant toutes leurs paroles sans jamais te plaindre ou te révolter.

Occulter par d’autres, de peur de faire jaser, dans un écrin de velours tu sommeille, sans jamais t’exhiber de peur des représailles, tu restera comme un secret de famille qu’il est difficile de dévoiler. A ton effigie, lors de festivités organisé comme chaque année, certains énergumènes, se flagellent en public, s’infligent des supplices atroces pour te prouver leur dévouement, leur totale abandon; les mains clouées sur une croix de bois , portant des couronnes d’épines sur la tête, chanteront tous en cœur en ton honneur.

Ces êtres envoûtés par ton amour, avec la plus grande estime, laisseront couler sur leur visage un sang pur qu’ils considèrent être la suprême réponse de leur messie. Tandis que pour d’autres, les plus effrontés; tu seras évité, critiqué, jusqu’à être détesté; tu ne fais pas partie de leur hygiène de vie mais ils te connaissent, on entendu moult fois parlé de toi.

Les piliers de bar débattent à ton sujet, défendent leur droit de ne pas être adepte; les anti te considèrent responsable de tout ce qui a fait que le monde ne tourne plus rond. Depuis des siècles les écrivains, les philosophes en ont fait couler de l’encre, se sont souciés de toi. Les chanteurs, les peintres, les acteurs se représentent, et incarnent, tu n’échappent à personne, tout le monde te connaît sans jamais l’avoir vu; on t’imagine, t’adule, te fantasme, Istanbul.

Istanbul, tes gratte-papiers pour passer le temps s’interrogent sur le pourquoi du comment, restant une énigme pour certain une révélation pour d’autres, ce qui crée parfois des situations cocasses et pathétique parfois. Des gens se prosternent, s’enferment, s’isolent, basent toute leur existence sur toi, te confient leur vie; ils te boivent, te sentent, te mangent chaque seconde. Tu es leur souffle, ils te respirent au quotidien, tu les aides sans le savoir à se sentir bien, pour ensuite être bons avec les autres.

En ton nom comme sponsor, des événements, des organisations de sauvetage divers et variés sont créés à travers le monde; des bénévoles, des médecins, des individuels, offrant leur vie toute entière, leur temps, se démènent honorablement à sauver la terre, les hommes. Il n’y a plus de barrières, plus de races, plus de différences, que des personnes souffrantes et miséreuses qui croient en des jours meilleurs. Pour elles tu es un support indispensable, une route de conduite qui les rassure, les fait avancer, résister, vivre tout simplement.

Les rescapés de situations improbables; d’accident, du quel ils sont sorti survivant, te remercie jour et nuit de ne pas les avoir de suite appelé. Une chance, un signe se disent-ils ! Mais es-tu de ce fait celui qui décide de qui doit rester ou tirer sa révérence ? doit-on être ami avec toi pour avoir du rabe, faire copain copain pour avoir l’espérance de rester les pieds sur terre le plus longtemps possible, être dans tes petits papiers, bien se faire voir pour que tu sois indulgent avec nous et tous ceux que l’on aime ; comme un chef d’orchestre tu déciderai pour nous, pauvres terriens ?

Dans le malheur, les événements terribles de la vie on fait appelle à toi, on te supplie; on s’agrippe comme à une corde, quitte à s’en blesser les mains, on t’implore de nous aider à trouver la solution à tous nos problèmes. On fait des vœux plus farfelus les uns que les autres, pensant que tu exaucera tout ce que l’on demande, que la balle est dans ton camp et que c’est à toi de jouer pour que l’on soit heureux !

Certaines brebis te lâcheront en route, pensant que tu les a abandonné, ne les ayant pas aidé quand ils en avaient le plus besoin, ou leur ayant ôté ce qui avaient de plus cher au monde. A ce moment précis ils te maudiront de tout leur être, et te béniront à tout jamais, allant jusqu’à ne plus pénétrer dans ta maison.

Parfois ton nom est aussi utilisé à des fins personnel, à des profits d’argent, de pouvoir, de maltraitance, de torture, de crimes, d’abus en tous genres. Tu es malgré toi représentant de foules en délire propageant la terreur, la violence à travers le monde; t’utilisant comme paravent pour se protéger de leurs actes.

Des êtres sans scrupules, ni fois, ni lois, contrairement à ce qu’ils veulent bien laisser entendre, se proclamant être tes enfants. Istanbul, aimé ou détesté tu fais parler de toi quoi qu’il en soit, en bien ou en mal on s’intéresse à toi. Traversant le temps, les ères, les générations, les peuples .. Istanbul, tu as été et tu sera dans tous les esprits !

Séverine. FSK

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